Dans une lettre officielle de l’AREQ adressée au premier ministre du Québec, la présidente de l’AREQ interpelle le premier ministre afin de faire marche arrière sur le projet de loi n° 15, Loi visant à rendre le système de santé et de services sociaux plus efficace qui vient chambouler plusieurs pans du réseau de la santé et des services sociaux québécois. Ainsi, l’AREQ s’oppose à l’hypercentralisation, à la perte de démocratie, à l’opacité à venir dans la gestion du réseau ainsi qu’à la privatisation accrue de notre système de santé.
L’AREQ appuie notamment son analyse sur les données probantes amenées par la plus récente étude dans le dossier. En effet, l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) a récemment fait la démonstration de l’inefficacité d’une telle réforme en imposant une structure extrêmement lourde, complexe, centralisée, et ingérable.
La privatisation ne rime pas avec accessibilité
Le détournement des patients vers les soins privés ne soulage pas le réseau public, il est plutôt à la source des problèmes d’accessibilité. Les travailleurs de la santé ne poussent pas dans les arbres, chaque travailleur au privé est un travailleur perdu pour le réseau public. Et les soins dans le marché privé ne visent pas à répondre aux besoins populationnels, à prévenir la maladie, mais bien à maximiser le profit en augmentant le volume d’interventions réalisées trop souvent pour les cas les moins urgents ou complexes.
Soulignons l’expérience de la Colombie-Britannique qui a essayé d’emprunter la voie risquée du recours accru au privé en santé depuis quelques années. Comme pour d’autres pays dans le monde qui ont choisi ce modèle, cette voie s’est avérée être un cul-de-sac. En effet, les soins de santé privés ont engendré des coûts additionnels pour les patients et pour la province, sans pour autant aider à y régler les problèmes d’accès. Depuis quelque temps, le gouvernement de la Colombie-Britannique semble d’ailleurs avoir partiellement appris de ses erreurs et vouloir emprunter le chemin plus viable d’un renforcement des capacités publiques.
Enfin, rappelons que le mois dernier, l’AREQ avait joint sa voix à plus de 250 autres organisations québécoises de tous horizons (médical, communautaire, syndical, coopératif) pour dénoncer l’absence évidente de consensus autour de ce projet de loi.