L’AREQ a rencontré cette semaine la commissaire à la santé et au bien-être (CSBE), madame Joanne Castonguay, dans le cadre de son mandat sur les soins et services de soutien à domicile – Bien vieillir chez soi.
« Il est important de se rappeler que la politique gouvernementale de 2003 « Chez soi : le premier choix » dicte encore, en 2023, le modèle québécois de soutien à domicile. Il est certain que plusieurs pratiques bénéficieraient d’être mises à jour », souligne la présidente de l’AREQ, Lise Lapointe.
Agir… pour vrai
Depuis 20 ans, seulement 1/10 des recommandations issues de rapports pour aider les aînés ont été appliquées.
- Rapports produits sur le sort des aînés : 17
- Nombre de recommandations formulées : 153
- Nombre de pages concernant les aînés : 800
- Pourcentage de recommandations réalisées : 10 %
Le rapport présenté cette semaine par la CSBE vient confirmer et appuyer les conclusions des rapports qui l’ont précédé, entre autres à savoir que :
- Le manque d’intégration de soins complique la navigation dans le système ;
- Les médecins sont généralement peu impliqués en SAD ;
- Les services sont développés en silos et sans coordination d’ensemble ;
- Les différents modes de paiement créent des distorsions et des iniquités ;
- La réglementation qui encadre les enveloppes financières et l’approvisionnement est restrictive et freine l’innovation ;
- Les réseaux public, privé et communautaire sont en concurrence pour attirer une main-d’œuvre de plus en plus rare ;
- Le contrôle de qualité est difficile et les données sont insuffisantes pour prendre des décisions éclairées ;
- Les services communautaires comblent des lacunes du système public, mais en raison du manque de planification, leur offre de services n’est pas suffisamment considérée et les ressources qui leur sont allouées sont précaires.
Un engagement sérieux
C’est pourquoi l’AREQ souhaite que le gouvernement agisse rapidement et prenne des engagements clairs. Surtout dans le contexte post-budgétaire où les sommes annoncées en lien avec l’aide à domicile sont loin de permettre d’assurer le simple maintien des soins actuellement offerts. Encore moins de les bonifier.
En effet, avec la manière dont les sommes sont réparties dans le budget présenté par le ministre Girard, les bénéficiaires de soins à domiciles auront droit à 1 h 30 de soins par semaine en 2023, et à 2 h en 2028. « Trop peu pour faire une réelle différence », se désole madame Lapointe.