Des témoignages dans l’enquête de la coroner Géhane Kamel sur l’hécatombe en CHSLD ont été contredits cette semaine par de nouveaux faits. Cette situation inquiète grandement l’AREQ. En effet, deux révélations importantes sont maintenant remises en question : l’impact des transferts de personnes hospitalisées vers les CHSLD et la disparition des évaluations des CHSLD.
L’AREQ a réagi par voie de communiqué :
« La situation est très troublante. Il est pourtant question actuellement de la gestion de la pandémie au Québec qui a eu des résultats funestes, soit un des plus grands nombres de décès de personnes aînées hébergées dans le monde. Et on entend les personnes responsables de cette gestion faire des témoignages qui sont maintenant démentis par des faits. C’est extrêmement grave! », a souligné Lise Lapointe, présidente de l’AREQ.
Rapport de la protectrice du citoyen
Dans son rapport rendu public ce 23 novembre, la protectrice du citoyen a contredit le récent témoignage de l’ex-ministre de la Santé, Danielle McCann. Cette dernière avait amoindri l’impact des transferts de personnes hospitalisées vers les CHSLD. Or, la protectrice du citoyen a démontré que des milliers de lits ont été libérés dans les hôpitaux, notamment par des transferts de personnes hospitalisées vers les CHSLD.
La protectrice du citoyen révèle par ailleurs dans son rapport qu’au moment de l’élaboration de la stratégie en réponse à la pandémie, aucune analyse des risques, adaptée au modèle d’hébergement québécois et à ses particularités, n’a été réalisée. Selon son analyse, les CHSLD n’ont été pris en compte dans aucun scénario.
Disparition des évaluations de CHSLD : les évaluateurs doivent témoigner
Enfin, une enquête journalistique vient de contredire le témoignage de la sous-ministre adjointe à la direction générale des aînés et des proches aidants, selon lequel les inspecteurs ne faisaient qu’un compte rendu verbal de leurs visites en CHSLD. Il y aurait en fait eu une collecte d’informations importantes concernant les ressources humaines et matérielles manquantes et l’incapacité à fournir des services essentiels comme les repas. Or, ces données ont tout bonnement disparu. Selon l’AREQ, les évaluateurs doivent maintenant témoigner de ce qu’ils ont vu et noté sur le terrain.