Un retour en arrière de 50 ans
La coordonnatrice du CISO, Amélie Nguyen, annonçait à l’Assemblée générale que le CISO aurait bientôt 50 ans d’existence. J’ai participé à la fondation du CISO en 1975, qui a été créé par les centrales syndicales, dont la CEQ, et par des comités québécois de solidarité avec le tiers-monde.
C’était le temps de la lutte des ouvriers agricoles de la Californie et du Mexique. Le tiers-monde était en ébullition. On avait mis Mandela en prison en Afrique du Sud raciste. Au Chili, le président Salvador Allende avait été assassiné. Plusieurs mouvements syndicaux se battaient pour l’indépendance de leurs pays en Afrique ou au Moyen-Orient. Ce rappel est un peu court, mais vous avez le contexte.
L’Assemblée générale du 30 septembre
Cinquante ans plus tard, le CISO est toujours vivant. Il a survécu aux divisions syndicales et aux coupes dans les budgets gouvernementaux d’aide internationale.
À la réunion du 30 septembre, une cinquantaine de membres délégués de leurs centrales ou de leurs fédérations syndicales respectives et quelques membres individuels militants de la première heure étaient présents.
Avec un tout petit budget adopté le 30 (un peu plus de 300 000 $), le CISO reste dynamique. Il a l’appui de ses militants et de ses bénévoles. Les contributions des syndicats et quelques modestes subventions gouvernementales des ministères à vocation internationale permettent au CISO de maintenir ses trois domaines d’activités.
L’éducation à la solidarité internationale au sein d’activités de formation, de journées d’étude et de stages sur le terrain. Des campagnes de solidarité pour des travailleurs du Sud, actuellement pour des travailleurs mexicains œuvrant dans la récupération des déchets notamment. De jeunes syndicalistes québécois vont aussi rencontrer prochainement des syndicats colombiens. Présence internationale essentielle dans un pays où être syndiqué est un facteur de risque élevé. Présence aussi pour témoigner des conditions de vie difficiles des travailleuses et des travailleurs colombiens. Il faut noter la présence de compagnies minières canadiennes dans ce pays.
Les travailleuses et travailleurs du textile et des vêtements du Bangladesh font aussi l’objet de campagnes d’appui.
Enfin, le CISO continue son plaidoyer auprès des instances gouvernementales concernant l’aide humanitaire.
Le CISO est administré par un conseil composé de 15 membres provenant des divers syndicats et de groupes communautaires. Six postes étaient en élection le 30 septembre.
Si le monde ouvrier et le tiers-monde ont beaucoup changé en 50 ans, la solidarité internationale demeure essentielle.
À surveiller dans les prochains mois, la campagne de financement pour célébrer les 50 ans du CISO en 2025.
Micheline Jourdain
Membre individuelle du CISO et représentante de l’AREQ au CISO