Il y a huit ans, l’ex-ministre de la Santé Gaétan Barrette avait recours au bâillon pour imposer son imposante réforme du réseau de la Santé, alors critiquée par tous les acteurs concernés par ce projet centralisateur. Sans grande surprise, cette réforme dictée par un seul homme n’aura pas eu l’effet escompté par celui-ci. C’est pourquoi l’AREQ (CSQ), qui regroupe plus de 60 000 personnes aînées, s’est montrée consternée par la décision du ministre Dubé de recourir au bâillon à son tour pour imposer une réforme calquée des erreurs du passé.
« La réforme Dubé qui passe aujourd’hui sous bâillon va à l’encontre des modèles internationaux efficaces et accentue en somme les lacunes observées dans la réforme Barrette. Ainsi, le ministre de la Santé croit pouvoir réussir là où tous ceux qui ont essayé avant lui en centralisant davantage et en ouvrant encore plus la porte au privé ont échoué », a souligné Micheline Germain, présidente de l’AREQ (CSQ).
L’agence Santé Québec : Gérer la maladie et la vulnérabilité comme une « business »
Dans une analyse de l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS), il a été démontré l’échec de l’expérience de la Colombie-Britannique, qui a essayé d’emprunter la voie risquée du recours accru au privé en santé depuis quelques années, comme pour d’autres pays dans le monde qui ont échoué dans ce modèle.
« Il y a tellement de variables qui affectent un patient : les conditions socioéconomiques, la santé mentale, son milieu de vie, sa région, etc. Il est illusoire de croire qu’une agence provinciale qui intègre davantage le privé lucratif, de sa tour d’ivoire, puisse gérer efficacement un réseau de plus de 350 000 personnes au service des patients sur le terrain, en considérant toutes les réalités locales et régionales », a conclu Mme Germain.