Violences faites aux femmes : agir encore et toujours

Au cours des dernières années, les mouvements sociaux, comme #MoiAussi et #JeTeCrois, ont transformé des cris d’indignation en changements législatifs. Malgré ces avancées, la lutte pour éliminer les violences faites aux femmes demeure essentielle. Les 12 jours d’action contre les violences faites aux femmes, qui se tiennent du 25 novembre au 6 décembre, permettent de réfléchir collectivement au chemin parcouru et à celui qu’il reste à faire.

Lancé en 2006 par Tarana Burke, le mouvement #MeToo a été repris, des années plus tard, en 2017, dans la foulée de l’affaire Harvey Weinstein. Rapidement, le Québec a suivi le courant et s’est mobilisé autour de #MoiAussi, un mouvement qui a mené à une série de dénonciations sur les réseaux sociaux d’agressions à caractère sexuel. À cela s’est ajouté le mouvement #JeTeCrois, qui a permis d’amplifier les voix des victimes et de combattre la culture du doute, qui remet trop souvent en question le consentement des femmes et rejette sur elles la responsabilité des violences subies.

Ces mobilisations sociales ont eu une incidence positive par la mise en place de projets de loi encadrant ce type de violence. En juin 2020, le Québec a aboli le délai de prescription pour les recours civils en matière d’agressions sexuelles et de violence conjugale. L’année suivante, un tribunal spécialisé en ces matières a vu le jour, une initiative visant à rebâtir la confiance des personnes victimes envers le système judiciaire.

Des lois en évolution

Actuellement, sur la scène fédérale, le projet de loi C-332 visant à criminaliser le contrôle coercitif est en cours d’étude, une avancée potentiellement décisive pour les victimes de violence conjugale.

Au niveau provincial, le projet de loi no 73, présentement en discussion, vise à contrer le partage sans consentement d’images intimes et à améliorer la protection et le soutien en matière civile des personnes victimes de violence. En plus de proposer des moyens légaux pour exiger le retrait d’images intimes qui circulent, ce projet de loi suggère des modifications importantes à diverses lois afin d’éviter de possibles situations de victimisation secondaire (réactions négatives auxquelles la victime doit faire face lorsqu’elle parle de sa situation ou demande de l’aide). Ainsi, la réputation, les comportements sexuels passés, le délai pour porter plainte deviendront des faits présumés comme non pertinents dans toute affaire comportant des allégations de violence sexuelle ou de violence conjugale.

Une lutte collective inachevée

Il reste encore beaucoup de chemin à faire pour l’élimination des violences faites aux femmes. Rien de ce qui a déjà été obtenu ne peut être considéré comme un acquis. Certaines personnes souhaiteront faire invalider des articles de loi, d’autres utiliseront un discours rétrograde en ce qui concerne les droits des femmes. La lutte collective contre les violences envers les femmes est juste et nécessaire.

Ensemble, nous la poursuivrons afin que toutes les femmes et les filles puissent vivre dans un monde exempt de violences.

Par Julie Pinel, conseillère CSQ

Assurance auto et habitation