La Journée internationale des droits des femmes, c’est l’occasion de nous poser cette question comme société : quelle est la place des femmes, au Québec, en 2021? Les femmes de l’AREQ ont été des pionnières du mouvement féministe au Québec. Nous avons lutté toute notre vie et nous savons à quel point le principe d’égalité de droit et de fait entre les femmes et les hommes est une chose fragile, même dans notre société où nous avons fait beaucoup de chemin. Force est de constater que ce chemin est encore sinueux et qu’il ne faut pas lâcher.
Si je vous disais que depuis un mois seulement, le Québec a connu 5 féminicides. Si je vous disais que 3 fois plus de femmes que d’hommes ont perdu leur emploi durant la pandémie. Que les données les plus récentes démontrent encore d’importantes inégalités socioéconomiques entre les femmes et les hommes. On serait porté à se dire : « Pas chez nous, au Québec. Pas en 2021. » C’est pourtant la réalité.
Nous avons fait beaucoup de chemin au Québec, mais nous sommes loin d’avoir atteint ce qui devrait être la norme, soit la pleine égalité entre les femmes et les hommes. Un monde où l’éducation sert de levier pour y parvenir, avec des ressources adéquates. Un monde où les professions « traditionnellement féminines » atteignent un niveau de respect et de reconnaissance comme il se doit. Je pense par exemple aux infirmières, aux enseignantes, aux éducatrices à la petite enfance et aux préposées aux bénéficiaires. Bref, ces professions au front durant une crise comme celle qu’on vit depuis le début de la pandémie.
Pour que le féminisme puisse passer de résistance à existence, il est temps de passer de la réflexion aux actions.
Lise Lapointe, présidente de l’AREQ