À l’instar de nombreux groupes de la société québécoise, le comité des hommes de l’Association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec (AREQ-CSQ) exprime son indignation face aux récents féminicides et à la violence dont les femmes sont encore trop souvent victimes. Il appelle à une solidarité entre les hommes et les femmes pour que cesse cette violence pouvant aller jusqu’au meurtre. Une femme perd la vie tous les deux jours et demi au Canada en raison de la violence conjugale et il appert que ces phénomènes sont en croissance tant au Québec qu’au Canada.
Pourtant, les solutions existent. En décembre dernier, le Comité d’experts sur l’accompagnement des personnes victimes d’agressions sexuelles et de violence conjugale a déposé un rapport dont la mise en œuvre des recommandations pourrait certainement régler en bonne partie cette importante problématique sociale. Nous appuyons toutes les recommandations qui vont permettre aux femmes de dénoncer en toute sécurité la violence dont elles sont victimes, d’être entendues, d’être soutenues, d’être accompagnées, d’être traitées avec justice et d’avoir accès aux ressources d’hébergement appropriées.
Parallèlement, il faut aussi s’occuper des hommes qui sont à la source de ces violences. Nous ne devons pas être complices ou silencieux face aux expressions de violence grandes ou petites dont nous sommes témoins. Les hommes vivant des problèmes psychologiques importants et qui ont des comportements agressifs ou violents doivent également avoir accès aux ressources appropriées. De nombreux organismes communautaires ont d’ailleurs développé une expertise auprès des hommes qui gagnerait à être davantage connue et reconnue. L’État québécois doit valoriser, reconnaître et financer ces ressources qui viennent en aide aux hommes en difficulté prévenant ainsi des drames plus importants. Présentement, ces organismes manquent de ressources et ont des listes d’attente ne leur permettant pas d’assurer la prise en charge rapide et inconditionnelle à la suite d’une demande d’aide conduisant à l’accompagnement psychosocial et à la possible réadaptation des individus.
Face au phénomène de la violence faite aux femmes, nous croyons qu’il faut développer une vision globale. Il faut investir dans la sensibilisation et l’éducation aux rapports égalitaires à tout âge. La recherche de l’égalité de fait entre les femmes et les hommes doit être au cœur de nos engagements et de nos priorités. À l’AREQ nous abordons la condition des femmes et la condition des hommes dans cet esprit avec l’aide de nos comités aux niveaux national, régional et sectoriel. C’est en misant sur la collaboration et le dialogue entre les hommes et les femmes que nous pourrons le mieux répondre collectivement à ce fléau.
Par : Marcel Leroux, trésorier et responsable politique du comité national des hommes de l'AREQ