Nous sommes tous fiers des positions prises par notre association et de l’information qu’elle nous livre en ces temps difficiles.
Le respect de l’autonomie décisionnelle des aînés et la protection des personnes vulnérables ont toujours constitué des valeurs phares qui ont guidé les actions et les interventions de l’AREQ.
De 2011 à 2017, avec l’équipe de l’AREQ, j’ai participé à de nombreuses consultations en commissions parlementaires où, tout en dénonçant des situations problématiques, nous proposions des pistes de solutions.
Concernant les résidences pour personnes aînées, nous nous sommes attaqués aux critères de certification afin de les rendre plus sévères, réalistes et compatibles avec une clientèle vulnérable. En complément, nous demandions une formation adéquate pour les préposés, de meilleures conditions de travail et une augmentation significative de leur nombre afin de bien réaliser leurs mandats.
Combattre le mythe de la hausse du coût de santé en lien avec le vieillissement de la population devenait le leitmotiv de nos interventions. Nous ne perdions aucune occasion pour démontrer notre inquiétude au sujet de la privatisation des soins de santé. La marchandisation de la vie des personnes aînées ne rimait pas avec la solidarité entre les générations que nous préconisions.
L’idée de l’assurance autonomie nous agréait en tant que mode d’organisation de la dispensation des soins et des services à domicile. Le libre choix du lieu où la personne aînée souhaitait vivre lorsqu’en perte d’autonomie teintait nos interventions en regard de son maintien à domicile le plus longtemps possible. En renforcement de nos positions, la valorisation des personnes proches aidantes et la reconnaissance de leur travail requéraient un soutien tangible de nos gouvernements.
Nous étions indisposés de constater que les budgets affectés aux soins à domicile étaient utilisés à d’autres fins dans le réseau. En conséquence, nous exigions du gouvernement que ces sommes soient protégées à leur fin première.
En toute logique, avec notre position de permettre aux personnes aînées de demeurer le plus longtemps possible à leur domicile, nous nous sommes présentés à la commission parlementaire traitant de l’éviction des aînés de leur logement. Réduire au maximum les raisons de permettre l’éviction et assurer la continuité des soins à domicile ont constitué les deux points d’ancrage de nos interventions.
À la suite des informations qui nous parvenaient de nos membres, nous nous sommes appliqués à dénoncer la maltraitance organisationnelle dans les résidences pour personnes aînées. Pour nous, la société se devait d’investir les sommes requises et de prendre tous les moyens nécessaires pour que les services et les soins à domicile soient rendus par des personnes qualifiées et en nombre suffisant.
Notre association étant composée de plus de 70 % de femmes, la démographie nous indiquait qu’une proportion très élevée de femmes d’un âge avancé vivaient seules. Soucieux de cet état de fait, nous demandions au ministère de la Santé et des Services sociaux une étude différenciée selon le sexe et les conditions de vie de ces personnes.
Heureusement, nous n’étions pas les seuls à défendre les conditions de vie des personnes aînées. Effectivement, en solidarité avec d’autres associations représentant des aînés, nous avons tenu de multiples conférences de presse et de points de presse en plus de participer à des entrevues dans les médias. Nous avions tous le souci d’améliorer le sort de nos personnes aînées et des personnes les plus vulnérables de la société.
Espérons que le drame vécu actuellement par des personnes vivant dans des CHSLD réveille la conscience de nos élus et qu’ils se mettent en mode écoute des associations représentant les personnes aînées.
Par : Pierre Paul Côté, président de l’AREQ de 2011 à 2017