Le gouvernement a apporté récemment des modifications importantes au fonctionnement du Fonds vert et de Transition énergétique Québec. Bien que nous partagions les préoccupations du gouvernement quant à la gestion du Fonds, nous souhaitons que ce geste représente une réelle volonté d’agir plus efficacement pour lutter contre les changements climatiques et assurer la transition vers les énergies vertes.
En ce sens, nous saluons l’attribution d’un mandat de surveillance du nouveau Fonds à la vérificatrice générale du Québec et au commissaire au développement durable. La création d’un comité-conseil permanent en changements climatiques qui rendra publics ses conseils et ses recommandations semble également représenter une bonne nouvelle.
Cependant, il ne faut pas oublier que les cibles du Québec en matière de réduction des gaz à effet de serre (GES) ne sont pas sur le point d’être atteintes. Un seul brassage de structures ne suffira pas, selon nous, à effectuer le changement de culture qui est nécessaire pour arriver à une société qui soit, à terme, carboneutre.
De plus, le sous-financement récurrent du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques nous fait craindre que les sommes provenant du système de plafonnement et d’échange de droits d’émission de gaz à effet de serre (SPEDE) soient diluées dans l’ensemble des activités du ministère. Rappelons l’importance que l’action concertée en matière de lutte aux changements climatiques donne des résultats mesurés qui assurent l’atteinte des cibles de la province, et ce, dès 2030.
Considérer les enjeux environnementaux dans leur ensemble
Il est fondamental de considérer la crise environnementale dans son ensemble. La lutte aux changements climatiques et la transition énergétique ne représentent que deux fronts dans un combat qui déterminera le sort des générations futures. L’épuisement de la biodiversité est un autre exemple concret de problématique importante qui menace notre santé et notre capacité, entre autres, à nous alimenter.
Voilà pourquoi nous croyons que chaque projet de développement au Québec et chaque politique devrait être considéré sous l’angle de la protection de notre environnement. En ce sens, la transformation du Fonds vert et de Transition énergétique Québec peut représenter une bonne nouvelle, mais si et seulement si ces changements sont effectués dans un élan honnête, concret et énergique de s’attaquer à la dette écologique importante que nous sommes en voie de léguer à nos enfants et à nos petits-enfants.
Par : Claire Bélanger, 1re vice-présidente de l'AREQ et responsable du comité national de l’environnement et du développement durable