À l’Association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec (AREQ-CSQ), nous reconnaissons l’importance des services publics dans une société. Si, au Québec, il nous a fallu lutter ardemment pour revendiquer le fait français, imaginez le faire comme minorité dans une collectivité anglophone. Il n’y a pas si longtemps, les Franco-Ontariens luttaient pour maintenir le seul hôpital de langue française de l’Ontario. Aujourd’hui, ils luttent pour une éducation supérieure en français. C’est pourquoi nous sommes de tout cœur avec les Franco-Ontariens dans le contexte actuel.
Dans une perspective historique, l’Ontario devrait respecter le principe des deux peuples fondateurs. Pour plusieurs, il s’agit d’un fait historique qui distingue fièrement le Canada dans le reste du monde. Le fait de parler français est une richesse que nous devrions protéger et promouvoir. Or, le gouvernement ontarien actuel semble avoir beaucoup de difficulté avec ce principe que l’on pourrait tenir pour acquis dans une société si ouverte et si démocratique.
L’éducation est un pilier de la culture
C’est par l’éducation que l’on partage notre culture, notre histoire commune. La langue dans laquelle cette éducation est offerte a donc un impact considérable sur la pérennité d’une culture. En ce sens, les espoirs des Franco-Ontariens sont légitimes. L’annulation du projet de l’Université de l’Ontario français représente un obstacle supplémentaire à l’épanouissement et à la promotion de la particularité française au Canada.
Selon les données du gouvernement ontarien, les Franco-Ontariens composeraient 4,7 % de la population ontarienne. Au-delà de la statistique, ce sont des femmes et des hommes qui ont eu le courage et la détermination de vivre en français depuis des générations dans un océan anglophone. Non seulement ces personnes méritent notre admiration, mais en ces temps conflictuels, elles méritent notre soutien plus que jamais.
C’est donc d’une seule voix, en français, que nous, membre de l’AREQ, appuyons fièrement nos voisins et demandons à ce que le gouvernement ontarien maintienne ces services publics en français.
Par : Michel Tessier, président de l’Association des retraitées et retraités de l'éducation et des autres services publics du Québec, région de l’Outaouais