Le décès récent d’une femme âgée atteinte de la maladie d’Alzheimer, retrouvée sans vie après avoir été portée disparue pendant près de deux semaines à Terrebonne, suscite une vive émotion. Nous offrons nos sincères condoléances à sa famille, à ses proches ainsi qu’au personnel qui l’accompagnait. Ce drame nous ébranle collectivement.
Une disparition de 12 jours constitue un échec du système de protection. Il est inacceptable qu’une personne aussi vulnérable ait pu quitter sa résidence sans être rapidement localisée. Ce genre de situation révèle des failles importantes dans les protocoles de surveillance et d’intervention. Lorsqu’une personne disparaît, chaque minute compte. Un dispositif efficace doit être déclenché immédiatement, avec des moyens adaptés à la condition de la personne.
Le public est en droit de connaître les mesures mises en œuvre dès la disparition et l’efficacité des procédures en place. Ce drame met en lumière l’insuffisance des outils et des méthodes actuels.
Puisque ce drame aurait probablement pu être évité grâce à des technologies déjà accessibles. Il existe, sur le marché, des bracelets GPS peu coûteux, conçus expressément pour assurer le suivi des personnes vivant avec des troubles cognitifs. Ces outils, déjà utilisés dans certaines résidences, peuvent sauver des vies. Leur usage devrait être la norme dans tous les milieux d’hébergement accueillant des personnes en perte d’autonomie. Le coût de leur implantation est dérisoire comparé aux conséquences d’un drame évitable.
Ce tragique événement est survenu en plein mois de juillet. Nous pouvons difficilement imaginer les conséquences encore plus graves si une telle disparition avait eu lieu en plein hiver.
Protéger les plus vulnérables : une responsabilité collective
Les résidences privées pour aînés sont des entreprises à but lucratif. Or, elles assurent une mission profondément humaine; celle d’offrir un environnement sécuritaire et digne aux personnes âgées. L’État leur confie cette responsabilité, qui exige des standards rigoureux en matière de sécurité, de formations et d’accompagnement, notamment, pour les personnes atteintes de troubles cognitifs.
Aujourd’hui, au-delà des constats, il faut des mesures concrètes. Pour nos membres, nos familles, pour chacun d’entre nous, il est impératif de prévenir de tels drames. Il faut agir maintenant, pour la dignité de toutes et tous !
Nous connaissons tous le défi démographique du Québec. Les cas d’Alzheimer et de troubles neurocognitifs sont en croissance rapide. Il est temps de renforcer les mesures de protection et d’accompagnement pour ces personnes, dans tous les types de milieux de vie. La technologie existe. La volonté doit suivre.
Pour Mme Denis. Pour sa famille. Pour tous ceux à risque.
Micheline Germain
Présidente de l’AREQ (CSQ)