Dignité des aînés en CHSLD : il nous faut agir maintenant

La pandémie laisse de profondes cicatrices chez les aînés du Québec. Si, dans la collectivité, nous avons pu aplatir la courbe de la première vague, force est de constater que les personnes aînées hébergées se sont retrouvées dans l’angle mort. C’est plus de 5000 décès que l’on a comptabilisés dans nos CHSLD et résidences privées pour aînés, un bilan très lourd à l’échelle mondiale.

À travers les années, l’AREQ a maintes fois exhorté les gouvernements à apporter des correctifs et à en faire plus pour assurer la dignité des aînés en CHSLD, notamment en réclamant des états généraux. Maintenant, la catastrophe de la COVID-19 doit servir de leçon.

INVESTIR DANS L’HUMAIN ET NON DANS LE BÉTON

Avant d’annoncer en grande pompe de nouvelles bâtisses au goût du jour, nous devons nous assurer d’offrir des services en qualité et en quantité suffisante.

Ça prend des préposées aux bénéficiaires, des infirmières, des ergothérapeutes, des nutritionnistes, etc. En ce sens, l’ajout de milliers de nouveaux préposés dès cette année est un pas dans la bonne direction. Et la hausse des salaires n’est pas rien. Or, ce ne sont pas seulement les salaires qui comptent. Il faut par ailleurs assurer des conditions de travail adéquates à celles et ceux qui œuvrent auprès des personnes les plus vulnérables de notre société. L’organisation du travail, la communication et le sentiment d’appartenance y sont pour beaucoup dans la prestation de soins adéquats.

Une recette gagnante, c’est quand le personnel connaît bien ses résidents, a accès à de la formation continue, à de la stabilité et que la gestion est efficace, transparente et respectueuse. Ce n’est pas le cas en ce moment, et ce, à plusieurs endroits. En fait foi le recours aux agences de placement qui déplacent du personnel un peu partout afin de combler des manquements, une pratique qui s’est révélée dangereuse durant la pandémie. N’oublions pas non plus que les soins à domicile doivent faire partie de la solution.

LE BONHEUR DES RÉSIDENTS AUSSI

Pourquoi ne pas envisager l’introduction de personnel pour stimuler ces aînés qui passent leurs journées assis au même endroit ou dans leurs chambres? Les soins d’hygiène et de santé sont une priorité, certes, mais le bien-être, ce n’est pas que ça. Même avec la maladie d’Alzheimer, il y a de quoi devenir fou dans ces mouroirs! Voir au bonheur et au bien-être des résidents aiderait aussi à désamorcer certaines situations complexes pour les préposés, qui doivent jongler entre les soins d’hygiène et l’accompagnement de personnes atteintes de démences.

Plusieurs enquêtes sont en cours et nous donneront, je l’espère, des pistes de solutions intéressantes.

CSQ Magazine
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