Olivier Ducharme, 2018
Comme l’a bien résumé Nicole Lemieux : « Les prestataires de l’aide de dernier recours connaissent les préjugés véhiculés à leur sujet par la population : ils sont paresseux, peu éduqués et profiteurs, ils boivent, passent leurs journées à écouter la TV ou travaillent au noir et fraudent. »
« De plus, l’obligation de garder un emploi ou d’en accepter un contre son gré faisait craindre une dégradation des conditions de travail des personnes assistées sociales. Habituées aux emplois mal payés, elles se retrouvaient ainsi à la merci d’employeurs peu scrupuleux qui pouvaient profiter de la situation précaire des jeunes travailleurs. »
« Comment une nation peut-elle se prétendre solidaire, lorsqu’elle refuse d’accorder un soutien aux plus pauvres et préfère les blâmer pour leur dénuement ? »
« Par sa décision de diviser les bénéficiaires en deux classes, le gouvernement a réussi à rejeter la responsabilité sur les épaules des personnes assistées sociales, comme si le fait de demeurer ou non sur l’aide sociale n’était qu’une question de bonne volonté. »
Docteur en philosophie, chercheur à l’Observatoire de la pauvreté et des inégalités au Québec (Collectif pour un Québec sans pauvreté).