Au Canada, il y a trois féminicides par semaine. Un seul cas serait de trop et cette statistique est particulièrement troublante. Au Québec, nous aspirons à l’égalité entre les femmes et les hommes. Or, le récent meurtre de Marylène Lévesque à Sainte-Foy nous rappelle à quel point notre société a du chemin à faire.
Un féminicide, c’est le meurtre d’une ou plusieurs femmes ou filles pour la seule raison qu’elles sont des femmes. Nous avons connu des cas marquants au Québec.
Marylène Lévesque a été tué pour la simple raison qu’elle était une femme. Dans sa folie meurtrière, le récidiviste en fait même un désir sexuel. C’est répugnant. C’est choquant. Comment une personne aussi ignoble a pu être libérée, laissant toutes les femmes qu’il côtoyait à risque de subir le même sort que sa première victime, Chantale Deschênes, en 2004?
C’est révoltant d’apprendre que le tueur était en semi-liberté et profitait de conditions, comme celle « de rencontrer des femmes, mais seulement afin de répondre à ses besoins sexuels ». Nous ne pouvons rester les bras croisés devant une telle foutaise ayant causé la mort d’une jeune femme.
L’heure n’est plus à la sensibilisation : l’heure est à l’action
Dans une récente entrevue de Me Jean-Claude Boyer, un ex-commissaire aux libérations conditionnelles, nous apprenions avec stupeur l’absence de formation dans le système sur la question des violences sexuelles et conjugales.
Le meurtre de Marylène Lévesque devrait réveiller les autorités une fois pour toutes. Exigeons du sérieux, exigeons des actions concrètes et de la rigueur dans toutes les sphères reliées aux violences sexuelles et conjugales, tant pour les travailleurs sociaux que pour les autorités policières, les juges, les commissaires responsables des libérations conditionnelles, etc.
Il est primordial d’accompagner les victimes des crimes sexuels et conjugaux. Trop souvent, les plaignantes sont laissées à elles-mêmes, ce qui protège insidieusement le criminel. Cette situation est susceptible de multiplier le nombre de victimes.
Nous sommes des femmes aînées. Nous sommes féministes. Nous avons lutté toute notre vie et nous savons à quel point le principe d’égalité de droit et de fait entre les femmes et les hommes est une chose fragile, même dans notre société où nous avons fait beaucoup de chemin.
C’est à nous, citoyennes et citoyens, de faire pression pour enrayer ces injustices qui tournent trop souvent en tragédies pourtant évitables.
Lise Lapointe, présidente de l’AREQ
Christiane Potvin-Lapalme, secrétaire et responsable politique du comité national des femmes de l’AREQ